Compte-rendu à chaud d'un parent d'élève FCPE présent à l'atelier "dépenses publiques" organisé par la mairie de Saint-Mandé mardi 2 décembre 2014, atelier portant sur les domaines de l'éducation, de la petite enfance, du sport et de la culture.
Passée l'introduction présentant les grandes masses budgétaires par politique publique, on se dit d'abord que tout cela est loin de constituer une information précise, complète et transparente du budget communal. En effet, exceptés les quelques chiffres jetés en pâture à la vindicte populaire dans le dernier magazine municipal (pour mémoire, prix de revient d'un repas de cantine scolaire, coût annuel d'une place en crèche, prix de revient d'1h de fonctionnement du centre sportif, prix de revient d'1h de conservatoire), aucun nouvel élément d'analyse des coûts n'est présenté.
On aurait pourtant aimé avoir des informations, par exemple :
- dans le domaine de la petite enfance : comparer le coût d'une place en crèche municipale à celui d'une place en crèche privée lucrative (le 2nd étant souvent plus élevé que le 1er, contrairement à certaines idées reçues) ;
- dans le domaine scolaire : préciser la répartition du coût réel de mise en place des rythmes scolaires (dépenses réelles supplémentaires, aide de l'État, aide de la CAF, surcroît de facturation aux familles, et finalement reste à charge net pour la commune) ;
- dans le domaine scolaire encore : évoquer l'existence d'une subvention facultative à une école privée hors territoire communal ;
- dans le domaine scolaire toujours : parler des 516 000 € versés à la Caisse des écoles - montant élevé pour lequel une question posée sur l'activité correspondante (inconnue du parent d'élève moyen) est restée sans réponse (étant entendu qu'il est tout à fait improbable qu'une part supérieure à quelques milliers d'euros serve effectivement à aider des familles) ;
- dans le domaine culturel : au-delà du seul conservatoire, détailler les dépenses des autres actions culturelles diverses, jointes à celles de communication et de fêtes et cérémonies, car les domaines parfois se rejoignent…
- dans le domaine sportif : savoir à quel niveau se situent les engagements municipaux pour les différentes disciplines sportives ;
etc.
Las, avec le niveau d'information donné, qu'attendre de plus d'une assemblée non représentative, composée très majoritairement de personnes qui ont plus de temps que d'autres à consacrer à ce type de réunion... et qui n'utilisent pas (ou plus) ces services ?
Sans information, il est impossible de remettre sérieusement en cause l'un ou l'autre élément particulier de chacune des politiques publiques.
Personne ne veut augmenter la fiscalité locale.
Donc ce serait aux usagers (aux familles) de payer ! Un refrain répété dans la salle selon lequel la seule solution est d'augmenter les tarifs des services.
Au milieu de cette assemblée, un appel à mettre en place un système de quotient familial, c'est-à-dire une progressivité des tarifs selon les ressources plutôt qu'une augmentation uniforme des tarifs de cantine, ne trouve que peu d'écho. Les maires-adjoints disent qu'ils y réfléchissent, que c'est compliqué... que déjà c'est fait pour la petite enfance (NB : c'est imposé par la CAF !).
Pourtant, si tous les tarifs des services d'éducation, de culture et de sport augmentent, ce n'est qu'une seule et même catégorie qui va passer à la caisse : les familles.
Pourtant, s'il n'y a pas introduction d'un système de quotient familial, permettant de maintenir les tarifs actuels (voire de les baisser) pour les familles modestes et classes moyennes (la hauteur du revenu moyen par habitant à Saint-Mandé ne doit pas faire oublier que tout le monde n'est pas riche, et pas à la même hauteur, à Saint-Mandé !), de les augmenter modérément et progressivement pour les catégories intermédiaires et de ne faire payer nettement plus cher que les foyers les plus aisés, comment pourrait être acceptée la mise à contribution des familles qui se dessine ?
L'introduction d'une progressivité des tarifs n'est-elle pas la seule façon de rendre acceptable un effort partagé des familles usagers des services publics - si tout le monde doit faire un effort ?
Frédéric MAHIEU
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